Les minorités d’Irak ?

Héritiers d’une des plus anciennes civilisations du monde, les assyro chaldéens sont les autochtones d’Irak.

Descendants des Sumériens, Accadiens et Assyriens, puis convertis au christianisme par l’apôtre St Thomas, ils parlent l’araméens, la langue du Christ.La majorité d’entre eux sont chaldéens, Assyriens et Arméniens.

Les derniers Assyriens, par Robert Alaux, documentariste

Mais leur destin sera marqué inexorablement par les invasions et persécutions , avec violation de leurs libertés de conscience et de religion, particulièrement à partir de l’an 637 après J.C.

– En 1915, leur génocide, par le massacre ou la déportation, est étroitement lié à celui des Arméniens : 270 000 à 500 000 sont exterminés.

V. Rockwell du New York Times publie un article en 1916 intitulé “The Number of Armenian and Assyrian Victims”: « Les Arméniens ont été massacrés mais ceux-ci ne sont pas les seules victimes, les Assyriens ont également été anéantis, une grande partie de leur population a été assassinée. […]

Beaucoup d’Assyriens ont péri, mais on ne sait pas combien exactement ….

En six mois le gouvernement des Jeunes-Turcs a réussi à faire ce que les « vieux Turcs » n’ont pas été en mesure de réaliser pendant six siècles. […] »

Des milliers d’Assyriens ont disparu de la surface de la terre.

– En 2003, l’invasion de l’Irak par l’armée américaine provoque le démantèlement du pays: c’est la guerre civile entre factions islamistes concurrentes, avec l’instauration de la terreur contre les communautés chrétienne et autres, par le harcèlement, les licenciements, les spoliations, la torture, qui se concluent par le meurtre.

C’est surtout leur liberté religieuse qui est violée : attaques à la voiture piégée ou à la grenade des églises pendant les offices, agressions et enlèvements sur le chemin de la messe, meurtres d’ecclésiastiques et de fidèles : tirs à bout portant, tortures, décapitation.

Mgr Raraj Raho, torturé à l’acide, entouré d’autres prêtres martyrisés

En conséquence, c’est l’exode :

Au total, 4,2 millions d’Irakiens de toutes confession ont fui : 2 millions de déplacés à l’intérieur du pays, 2,2 millions de réfugiés à l’étranger, selon le HCR.

Ainsi, sur 1 200 000 chrétiens recensés en 2003, il reste en Irak entre de 350 à 400 000, dont la moitié vit à Bagdad.

Ailleurs, ils s’entassent dans des camps misérables et insalubres :

  • * en Syrie : 70 000,
  • * en Jordanie : 30 000,
  • * au Liban 10 000,
  • * en Turquie : 5 000.

Beaucoup plus nombreux sont exilés aux États-Unis, au Canada, en Australie, Suède, Allemagne, aux Pays-Bas. Certains ont choisi la France, pourquoi ?

En plus de l’opportunité offerte par l’opération Irak 500, décidée par le gouvernement français en 2007, c’est l’idéal qu’elle représente par ses valeurs humanistes et sa stabilité politique qui attire.

Ceux qui n’ont pas pu fuir, restent cachés chez eux, dans la crainte de la mort.

Témoignage de Manal, 18ans, arrivée en France en 2011 : « Nous nous sommes enfuis de Bagdad et cachés chez mon oncle.

Mais, le 2 février 2008, pour ne pas rester à sa charge, mon frère Viman s’est décidé à sortir pour chercher du travail.

C’EST LA QU’IL A ETE ABATTU PAR BALLES, COMME UN CHIEN, UNIQUEMENT PARCE QU’IL ETAIT CHRETIEN, ME LAISSANT TOUTE SEULE.

Des gens sont venus avertir mon oncle. Ca a été un choc immense pour moi. Pendant une longue période, « j’ai pété les plombs » à cause de sa disparition qui me laissait seule au monde et pour tant de haine destructrice contre nous.