Un véritable coup de gueule !

L’accueil d’une famille irakienne au point mort !

Etienne Blanc fustige l’État, le maire est pour le moins remonté contre, selon lui, «l’exaspérante léthargie de l’État».

En septembre 2014, Étienne Blanc s’était rendu avec une délégation parlementaire de feue l’UMP, dans la capitale du Kurdistan irakien, Erbil, pour soutenir les chrétiens d’Orient, persécutés et déplacés par les djihadistes de l’État islamique. Le premier magistrat divonnais avait alors eu la volonté d’accueillir sur sa commune une famille de chaldéens irakiens.

« En revenant, nous avons directement monté un dossier, rappelle l’élu. C’est très difficile : il faut trouver un logement, des écoles, des bénévoles… »

Aujourd’hui, selon Étienne Blanc, tout est prêt. La famille de six personnes qui a fui Qaraqosh pour se réfugier à Erbil, peut prétendre à une nouvelle vie au Pays de Gex.

« Je ne sais pas ce qui coince ! On veut vraiment les accueillir, assure Étienne Blanc, malheureusement, on ne peut pas. Je ne sais pas ce qui coince et on ne me dit pas ce qui coince ! »

La famille chaldéenne attend toujours son visa. Pas dans un camp, heureusement, mais dans un local alloué par la paroisse locale.

« Nous avons envoyé le certificat d’hébergement et de prise en charge, signé par Étienne Blanc, au consulat d’Erbil en octobre 2015 », indique Philippe Desjeux, président de l’Ased (Association Saint Étienne Divonne).

Depuis, c‘est le silence radio.

« J’envoie des messages à Paris, au Quai d’Orsay [Affaires étrangères], à Erbil… Je n’y arrive pas, se plaint le maire de Divonne. Donc là, j’écris au Président de la République et au Premier ministre ! »

L’édile est également en contact avec le préfet Jean-Jacques Brot, chargé de la mission de coordination pour l’accueil des réfugiés syriens et irakiens. Lui non plus n’aurait pas de réponse au problème du maire divonnais.

« Quand même, si le préfet en charge n’a pas de réponses, c’est qu’il y a un problème », s’inquiète Étienne Blanc. Contactés par la rédaction, les services du ministère de l’Intérieur, dont dépend la mission de coordination, sont restés silencieux.

« Ce que je demande, ce n’est pas qu’on m’explique, mais qu’on arrête de me baratiner », s’insurge le maire.

« Un affichage politique »

À l’été 2014, le gouvernement s’était engagé à favoriser l’obtention des visas pour les chrétiens d’Orient menacés par Daesh. En mars 2014, le ministère de l’Intérieur annonçait que 1 500 visas avaient été délivrés.

Visas qui tardent pour Divonne. Et Étienne Blanc dénonce aujourd’hui un « affichage politique au journal de 20 heures ».

Pour lui, l’État a voulu montrer que « la France est généreuse, on a fait pleurer Margot ». Il conclut : «Et puis, il y a une réalité : c’est une France totalement immobile, qui cause mais qui n’agit pas !»

Justin MOUREZ

Source : Le Dauphiné Libéré du 14 Avril 2016

Sur place, tout est prêt pour l’accueil

APPARTEMENT DIVONNE LES BAINS

Sur cette situation bloquée, Philippe Desjeux a des propos moins énervés qu’Étienne Blanc. Mais le président de l’association paroissiale Saint-Étienne de Divonne, ne la comprend pas non plus. Depuis un an, Philippe Desjeux mobilise des bénévoles pour accueillir les six membres de la famille irakienne réfugiés à Erbil.

En partenariat avec le CCAS divonnais, ils leur ont trouvé un logement : un appartement T4 dans les logements sociaux actuellement en construction, rue des Voirons. Des vêtements, des meubles sont prévus. Les enfants ont leurs places réservées dans les écoles et collèges de la commune. Des bénévoles de tous domaines, comme le médical ou le social entre autres, sont prêts à intervenir dès que la famille sera arrivée sur la commune. « Nous avons également trouvé des familles arabophones pour les accompagner au début », poursuit Philippe Desjeux.

« Ils sont très impatients »

En bref, tout est prêt pour que la famille originaire de Qaraqosh, ville à mi-chemin entre Mossoul et Erbil, puisse venir s’installer en France. « Ils sont super-impatients de venir, » assure Philippe Desjeux qui est en contact avec eux tous les 15 jours par Skype. « Mais on les tient en haleine… Nous sommes aussi obligés de maintenir la pression sur les bénévoles, pour qu’ils ne se démobilisent pas. »

Le président de l’association paroissiale « garde espoir » quant à un dénouement heureux. Car, « vis-à-vis de cette famille, ce serait moche qu’elle ne puisse pas venir » !

Un véritable coup de gueule !

Justin MOUREZ 

Source : http://c.ledauphine.com/ain/2016/04/14/sur-place-tout-est-pret-pour-l-accueil